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What’s the father like today ?

What’s the father like today ?

Selon le petit Larousse, un père se définit comme tel :

Homme qui a engendré ou qui a adopté un ou plusieurs enfants.

Exemple : Père qui donne le biberon à son bébé.

Vous noterez la modernité de l’exemple…

Disons le clairement 95% de la grossesse sont axés sur la future mère, logique me direz-vous puisqu’elle se transforme peu à peu physiquement à la vue et au su de tous ceux qui croiseront son chemin.

De ma fenêtre (qui depuis ma prise de poids se transforme peu à peu en baie vitrée…) même si je sers d’incubateur durant ces quelques mois de ma vie à notre progéniture, nous sommes indubitablement deux à être responsables de cette « situation ».  Alors kesako des pères d’hier et d’aujourd’hui ?

Oui parce qu’il faut bien commencer avec un père alors autant commencer avec le sien. Comme le clame un grand penseur marseillais on n’est pas né sous la même étoile… Père absent, père standard, papa poule, le Saint-Père, chacun est issu d’un lot de co-créateurs et il fait avec.

Pensez à ce pauvre Luke…

Bon je vous l’avoue à ce petit jeu de l’amour paternel et du hasard, j’ai été plutôt chanceuse. J’ai dégôté un padre unique en son genre, présent sans être étouffant, qui vous encourage tout en vous gardant à l’oeil. Un de ceux que vous appelez sans hésiter à la vingtaine bien tassée pour un retour au nid et qui vous reprend sous son aile le temps de vous retaper. Un père qui bricole et qui cuisine, qui sait raconter les histoires mais pas les blagues. Bref mon papa à moi. Et je vous spoile direct j’ai été tout aussi gâtée côté maternel…

Donc grosso modo, le tableau de l’enfance est du genre idéal. Bon alors on lit tout un tas d’idées sur la question, que soit disant on recherche son père à travers son conjoint, d’autres au contraire prennent le contrepied, certaines sont en quête du parfait géniteur. Il paraîtrait même qu’on choisit inconsciemment notre conjoint en fonction de la comptabilité génétique et que le coeur n’aurait rien à voir là-dedans.

Je n’ai pas l’impression d’avoir été sous une quelconque influence chimique ou génétique et je n’avais pas de liste de critères pré-déterminés. D’abord on est heureux tout seul et si on tombe sur quelqu’un qui nous rend encore plus heureux alors là c’est la cerise sur le cheesecake. Et comme on est du genre à aimer les desserts, on s’est dit qu’on pouvait ajouter quelques pépites de chocolat. Une pépite pour commencer…

Et puis paf un jour on devient futur parent. Dans ce nouveau rôle, dans lequel j’ai mis des années à me projeter, je n’avais aucun doute sur les capacités et l’implication du futur papa. Et je vous le donne en mille il a juste pulvérisé mes prévisions. L’inscription à la maternité, les premiers cours de préparation, les échos T1, T2 et T3, sans oublier celle de contrôle non prévue et qui vous fait flipper votre race, les rdv mensuels (bon ça c’était parce qu’on avait le droit à une séance vidéo à chaque fois ce qui motive le déplacement), le premier craquage sur un habit c’est lui, les gros yeux avec les sourcils qui froncent quand je m’accroupis trop c’est lui aussi, le choix des crèches,  l’épreuve du glucose au labo. Il a été présent à chacun de ces moments.

On me trouve « épanouie », et si j’ai la chance de vivre une expérience qui se déroule jusqu’ici d’une manière (« assez ») idyllique (je mets de côté les contraintes de déplacement et l’arrêt de travail survenu assez tôt) c’est en grande partie grâce au soutien de mon co-aventurier.

Alors oui il n’est pas encore tout à fait au point. Quand j’ai expliqué à quoi servaient le liniment et les carrés de coton, j’ai bien eu le droit à « mais on nettoie pas un bébé avec du papier toilette ? ». Si bien sûr une demie-feuille de lotus ultra doux fera l’affaire… Quant au sac prévu pour la maternité, l’explication du contenu l’a laissé perplexe. « Mais on met un body et un pyjama  !! ». Le meilleur comparatif étant de dire « et toi tu sors en caleçon ou en pantalon mais pas les deux ?! » Et allez expliquer le principe de la brassière à un homme qui met pull, gilet, tee-shirt dans la même catégorie  » Haut ».

Je ne sais pas si tous les futurs papas d’aujourd’hui sont investis de la sorte. Chacun à leur manière ils appréhendent ce bouleversement qui leur pètera à la figure. Et puis le jour J, ils se révèlent, et apprennent en même temps que la future maman. Je ne crois pas à une quelconque pré-disposition féminine quant aux soins et à l’éducation. Je pense que l’on s’accorde les rôles que l’on veut bien jouer et qu’il faut être prêt à voir voler en éclat tous les jolis principes que l’on pensait suivre initialement. Alors oui de temps en temps le haut et le bas ne seront pas accordés, et oui elle/il aura mangé deux desserts et pas toutes ces carottes et après tout il y aura toujours plus violent que Black Sabbath pour l’endormir.  Mais le principal c’est qu’il aura passé du temps avec son papa et qu’il sera resté entier. C’est tout ce qui compte non ?

Il nous reste 5 semaines maximum et si j’ai hâte d’arriver à ce stade fatique de la 37ème semaine où tout peut arriver dans les conditions optimales, c’est davantage pour que le futur papa rencontre enfin le joueur de waterpolo ou la championne de natation synchronisée qui s’exerce inlassablement dans mon bassin olympique que pour me soulager. (Enfin si quand même un peu…).

Un homme sage m’a dit un jour que le mariage c’était un sacré pari, parce qu’au final on veut que ça marche, on espère que ça va marcher mais en fait on en sait rien… et bien c’est un peu pareil pour la parentalité. On veut un enfant, il sera différent de tout ce qu’on aura imaginer et nous serons également différents de ce que nous aurons imaginer de notre rôle de parents. On parie qu’on va savoir s’en occuper…

Alors courage aux papas en devenir et merci aux papas qui le sont devenus.

En attendant allez me réciter trois Pater Noster, cela ne vous fera pas de mal.